QUINTO CAMINO
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ÉTAPES DE LA VOIE

PREMIÈRE ÉTAPEDEUXIÈME ÉTAPETROISIÈME ÉTAPE QUATRIÈME, CINQUIÈME ET SIXIÈME ,ÉTAPESHUITIÈME, NEUVIÈME ET DIXIÈME ÉTAPES 

Étapes de La Voie

Voici maintenant le schéma de la Voie sur toute sa longueur :



image133

Dans ce schéma, la Voie est conçue d'après une gamme qui va de DO à DO et forme une octave. Les intervalles entre DO et SI, de FA et MI ainsi que de DO et SI de l'octave suivante constituent les trois Seuils. Passons aux commentaires sur les dix étapes qui figurent dans ce schéma.


                     
PREMIÈRE ÉTAPE

L'espace à gauche du premier Seuil représente la vie extérieure, caractérisée par l'anarchie des trois centres de la Personnalité. Un discernement exact et précis des influences « A » et aussi « B » crée l'embryon du centre magnétique. Sous l'influence de celui-ci, le chercheur est attiré vers le premier Seuil.



DEUXIÈME ÉTAPE

 Parvenu à ce point, l'homme s'est engagé dans un sentier. Il est placé face à la « vie » : sa propre vie avec ses problèmes solubles et « insolubles ».
C'est sa première épreuve ésotérique. Cette épreuve consiste en une ré estimation générale des valeurs. De l'objectivité et du courage apportés dans ce travail dépend le résultat obtenu. Il faut faire un effort conscient sur soi-même pour ne pas se mentir au cours de cette ré-estimation des valeurs, ni « louvoyer ». Il faut considérer et analyser son entourage, faire face aux faits et leur attribuer leur valeur intrinsèque, sans compromis et sans pitié pour soi -même et pour les autres. Il faut, naturellement, garder pour soi les résultats de cette ré- estimation.
Ceci fait, il faut tirer les conclusions. L'intérêt pour la vie extérieure qui se déroule sous l'influence exclusive des facteurs « A » est-il perdu et dans quelle mesure ? Le centre de gravité de la Personnalité est-il déplacé vers le centre magnétique ? L'accent y est-il réellement placé ? (Fig. 20). A ce moment, il faut choisir.
Il vaut mieux reculer avant d'avoir franchi le Premier Seuil que de vouloir regagner après coup la zone du bonheur bourgeois. La voie est à sens unique. Après le Seuil, il n'y aura plus qu'une alternative : soit le progrès sur la Voie, soit la chute. Mais le retour à l'état primitif sera désormais interdit. Si le centre magnétique est pur et d'une consistance suffisante, l'homme d'influence « C » (Fig. 20) apparaît. Le premier Seuil sera franchi sous sa direction.

 



TROISIÈME ÉTAPE

Le premier Seuil passé, une maille sera franchie dans la chaîne d'influence ésotérique. En devenant fidèle, le catéchumène est sauvé en espérance204. Toutefois, il demeure très peu différent de ce qu'il était auparavant. La somme d'efforts conscients qu'il a fournis lui a permis de franchir le Seuil, et c'est déjà un pas énorme en avant. Mais le désir sincère de sortir de la vie extérieure qui a provoqué ce franchissement ne suffit pas à lui seul pour le libérer des influences «A».
Le travail mésotérique s'offre alors à celui qui est parvenu à la note SI de l'autre côté du Seuil. Il faut qu'il soit établi solidement et orienté face à l'avant. Car, quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas propre au royaume de Dieu. La tâche dans la note SI, pour tout disciple, est de revoir soigneusement le film de sa vie pour parvenir à un double résultat :
— distinguer objectivement, pour autant qu'il en est capable à ce stade de son évolution, les
éléments permanents, éternels, et les éléments temporaires, karmiques; — stimuler en lui — à l'aide de cette analyse — le désir ardent de parvenir à franchir le deuxième Seuil.
La puissance de ce désir et la fermeté de sa décision sont les seuls gages de succès. C'est pourquoi le disciple devra attacher une importance toute particulière au travail dans la note SI de la Voie. Ceci d'autant plus que cette note est courte : ce n'est en fait qu'un demi-ton.
Avant le premier Seuil, l'homme doit se rendre compte de son attitude vis-à-vis de la vie extérieure en général. Ce seuil franchi, il doit prendre comme objectif non plus cette vie avec ses illusions, mais le film de sa propre vie.

QUATRIÈME, CINQUIÈME ET SIXIÈME ÉTAPES

Elles correspondent aux trois notes : LA, SOL, et FA de la Voie qui, avec la note SI, forment le chemin d'Accès à la Voie proprement dite.
Ce stade, y compris la note SI, se présente comme un Escalier que l'homme doit monter (cf. Chapitre XV, p. 170).
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Cet escalier ésotérique a une particularité qu'on doit tenir présente à l'esprit. Il n'est pas possible de se tenir indéfiniment sur telle ou telle marche. Car, après un délai déterminé, d'ailleurs amplement suffisant pour remplir la tâche exigée par la note en vigueur, la marche s'effondre. Au cours de l'évolution dans les notes LA, SOL, FA, le fidèle, gravissant l'Escalier de marche en marche, aura pour tâche :
note LA — de faire croître la Personnalité jusqu'à la limite possible;
note SOL — de la développer;
note FA — d'équilibrer les trois centres inférieurs en remplaçant les liens mécaniques qu'ils ont entre eux par des liens conscients de chaque centre avec le centre magnétique, auquel les centres inférieurs sont désormais subordonnés. Ainsi, en montant l'Escalier, le fidèle, partant de la note SI et passant par les notes LA et SOL, parviendra à la note FA. En accomplissant la tâche qui vient d'être définie pour cette note, il deviendra homme 4.
La morale abolie sera remplacée en lui par l'action de son for intérieur, expression embryonnaire de la conscience du Moi réel. Le rayonnement de cette dernière pénétrera de plus en plus, à travers le centre magnétique, toute la Personnalité du chercheur.
Il est à remarquer que l'homme 4 demeure, sous différents aspects, homme extérieur; et il est encore mortel. Mais il est prêt à franchir le deuxième Seuil au-delà duquel commence la Voie à proprement parler, placée à l'abri des influences « A » et de la Loi de l'Accident. Parvenu à ce degré, le disciple devient homme d'influence « C » (Fig. 20).


Il ne faut jamais perdre de vue que tout ce que l'homme fait, il le fait imparfaitement. Théoriquement, l'homme 4, alors que résonne pleinement la note FA, devrait déjà être maître absolu de lui-même, la croissance et le développement de sa Personnalité étant poussés à leur limite. S'il en était bien ainsi, l'absorption du centre émotif inférieur par le centre magnétique se produirait dans une joie profonde. Or, cela n'arrive que rarement. C'est parce que l'homme qui est partout et toujours en retard n'arrive généralement pas à accomplir intégralement sa tâche sur chaque degré de l'Escalier. Et comme le délai qui lui est accordé pour son travail sur chaque marche est limité, il est obligé, de peur d'un effondrement, de passer au degré suivant en traînant derrière lui une partie, parfois grande, de sa tare karmique.
Cela est admis. Mais à condition d'une purification absolue à la note FA.



SEPTIÈME ÉTAPE

Parvenu au premier Seuil, le catéchumène a été placé face à la « vie ». Parvenu au deuxième Seuil, il est placé face à lui-même.
En d'autres termes, il verra sa Personnalité dans son ensemble et dans tous les détails. De même, il percevra tous les résultats de son karma, ainsi que les déformations qu'ils ont provoquées en son être, en particulier ces déformations qui viennent de l'hypocrisie vis-à-vis de soi-même et des mensonges que l'on se fait. Ce sont là les éléments les plus difficiles à constater et par conséquent à neutraliser. C'est la seconde grande épreuve.
Pour la première fois de sa vie, il se verra objectivement, tel qu'il est, sans fard, sans la moindre tolérance ou compromis, et sans possibilité d'évasion.
Pour le juste, cette épreuve est pleine de joie ineffable. Elle lui apparaît comme la lumière de l'aurore. Pour l'injuste — et c'est le cas général — la vision de soi-même semble terrifiante.
Car l'équilibre parfait de la Personnalité ne peut être atteint qu'avec la neutralisation complète des conséquences karmiques, dont celui qui aspire à la libération, tout en étant de bonne foi, peut ne pas apprécier la nature, ni l'importance. Né dans le péché, il peut considérer — et considère effectivement — certains des aspects de ce karma comme quelque chose d'humain et de normal.
Devant le deuxième Seuil, tout ce qui est appris mécaniquement perd sa force; tous les tampons, tous les appareils auto-tranquilisateurs doivent être brisés et rejetés. Toutes les dettes doivent être payées. Et en bonne monnaie. En même temps, le fidèle doit se débarrasser des devoirs illusoires, imaginaires, qui parfois prennent une force hypnotique et auxquels l'être humain attache une valeur réelle.
Cette confrontation avec soi-même prend généralement une allure dramatique du fait de la
tare karmique que chacun porte. Mais elle est inévitable.
L'homme doit alors faire l'inventaire de tout bagage psychique, étant donné que la plus grande partie de ce bagage se trouvait jusqu'à ce moment hors de son champ d'observation, quelque part dans les archives de son subconscient. Il sera surpris de constater le contenu de ce subconscient. Il pourra y découvrir la trace d'actes héroïques, mais peut-être aussi celle des crimes les plus ignobles. S'il fuit devant ce monstre dans lequel il devra se reconnaître, ce sera la chute, pleine des pires dangers. Son attitude doit être offensive. Alors le monstre-Personnalité cédera. A ce moment, l'homme deviendra maître de lui-même. Ce sera la consécration de la position représentée par le schéma 56.


Le moment est décisif. Désormais, fort de la Victoire remportée, l'homme aura pour tâche de transfigurer sa Personnalité. Il devra lui communiquer l'image de la beauté rayonnante. Dans le langage de la Tradition, on dit qu'à ce moment on parera la Fiancée de sa robe de mariée. Ceci fait, la Fiancée du Christ sera prête à recevoir le Fiancé.

Avec le passage du deuxième Seuil, la Personnalité développée, harmonisée, sera née. C'est la deuxième Naissance, analogue à tout point de vue à la naissance du corps physique. Elle passe par les mêmes phases. La Doctrine établit entre les deux processus un parallèle détaillé qui permet au disciple et à son maître de contrôler la régularité de l'évolution. Le traité Le Combat Invisible de Nicodème Aghiorite contient une des meilleures descriptions à cet égard.
Passé le deuxième Seuil, la Personnalité s'unit avec le Moi réel. Son Moi provisoire, non pas détruit, mais développé à la limite, fera un à jamais avec le Moi réel : l'homme 4 devient alors homme 5.
Cette union indissoluble forme l'Individualité. C'est à partir de ce moment que l'homme existe réellement, qu'il est, et c'est à ce moment seulement qu'il pourra dire, avec certitude, qu'il est heureux d'être né. Car l'expérience tant de fois recommencée a fini par réussir.

 

La Personnalité humaine présente trois états analogues aux trois états de la matière. Avant le premier Seuil, le Moi de la Personnalité est à l'état solide. C'est dire que les forces «moléculaires» d'attraction y prévalent sur les forces centrifuges. Psychologiquement, cet état se caractérise par l'égoïsme : tout pour moi. Dans cet état solide, l'homme ne peut comprendre personne. Dans certains cas, où il est dur comme l'acier — cas, il est vrai, relativement rare — il se croit toujours dans le vrai et attribue ses déboires aux autres ou aux «accidents». Il est sûr de lui-même.
Cependant, parvenu au premier Seuil, le chercheur ne se trouve plus dans cet état solide, car il ne croit plus en la valeur absolue des influences « A ». Il aurait déjà dû avoir des doutes, lorsqu'il s'est aperçu de l'existence des influences « B » et a commencé à les distinguer des autres. Parvenu au premier Seuil, il n'est plus dur; il est déjà malléable.
Par le travail entre les deux Seuils, le Moi psychique devient de plus en plus souple, pour devenir liquide à la note FA. De même qu'un liquide physique est caractérisé par la faculté de prendre la forme d'un récipient, ainsi la mentalité liquide est susceptible de comprendre les autres comme soi-même, en prenant leur forme. Dans le langage courant, on désigne cet état
de l'homme par l'expression « esprit ouvert ».
Passé le deuxième Seuil, l'homme 4 devenu homme 5 acquiert l'état psychique gazeux pénétrant tout et lui permettant de comprendre tous les êtres et toutes choses.

HUITIÈME, NEUVIÈME ET DIXIÈME ÉTAPES

Après le deuxième Seuil, commence la Voie à proprement parler. Elle comprend trois tronçons respectivement placés sous les notes MI, RE et DO.
Sous l'égide de la note MI, l'homme intérieur entre dans la zone supérieure de l'enseignement ésotérique, avec la huitième étape. Ici commence pour lui l'obligation d'enseigner les autres. c'est en enseignant qu'il acquiert, sur cette étape, des facultés nouvelles correspondant aux particularités de son individualité. Ce sont les dons du Saint-Esprit dans la terminologie de saint Paul.
A ce stade, vu d'en bas, l'homme devient un maître; vu d'en haut, il a le titre d'assistant. La première faculté nouvelle de base — commune à toutes les Individualités et qui se développe au long des étapes MI et RE — est l'aptitude à distinguer spontanément le vrai du faux. Cette aptitude sera également le signe distinctif de l'homme nouveau dans le Cycle du Saint-Esprit.
Sur l'étape suivante, la neuvième, placée sous l'égide de la note RE, l'homme 5, après avoir acquis les facultés nouvelles correspondant à son Individualité, les développe jusqu'à leur donner leur expression intégrale. Il acquiert ainsi la Conscience qui se manifeste en lui par le centre intellectuel supérieur à travers le centre émotif supérieur.
De ce fait, il devient homme 6.
La dixième étape, la dernière de la Voie, celle où l'homme 6 devient homme 7. Elle est caractérisée par la consécration des résultats obtenus.
C'est le baptême par le Feu et par l'Esprit. Jésus a dit : je suis venu pour faire descendre le feu sur la terre et combien voudrais-je qu'il soit déjà allumé.
Cette consécration se produit par la sublimation du sexe. Ainsi, le cercle se referme. Toute manifestation de la vie commence par un acte sexuel; à la fin du cycle, l'activité du centre sexuel va de nouveau se manifester, mais à un niveau élevé, celui des centres supérieurs, niveau auquel il appartient de par sa nature.


BORIS MOURAVIEFF

    © 2014 CINQUIÈME VOIE